Terrain

Des mots et des images pour une recherche en action

Paroles de patients

Paroles de soignants

Les enquêtes menées dans le cadre de ce projet ont été réalisées à partir de méthodes sensibles, qualitatives et participatives, en relation avec les différentes personnes que nous avons rencontrées. Cette méthodologie de recherche est complexe, parce qu’elle implique de comprendre puis de faire participer plusieurs acteurs, qu’il s’agisse des patients, des professionnels de santé et des administrations de santé. 

Plusieurs méthodes d’enquête de terrain ont été mises en place : des observations de consultation spécialisée à l’Unité du Sommeil du CHU de Nîmes ont été réalisées avec l’accord des médecins et des patients observés. Des entretiens individuels et en focus-group ont été menés avec les médecins généralistes et spécialistes, les secrétaires, les patients mais aussi du personnel de la CPAM et de l’ARS Occitanie (délégation du Gard) à Nîmes, pour prendre la mesure des différentes contraintes en cabinet de ville et à l’hôpital. Des entretiens avec des soignants non médicaux ont aussi été menées, notamment dans le cadre de la thèse portant sur la prévention, pour ouvrir le projet à d’autres acteurs du monde social et para-médical. Des relations riches se sont aussi nouées avec l’association France Insomnie, notamment depuis la crise sanitaire de la covid-19, qui s’accompagne d’une augmentation des troubles du sommeil, et a rendu encore davantage nécessaire un besoin de recherche et de conception dans le champ des la santé mobile et du sommeil.

Les méthodes visuelles se sont avérées pertinentes pour favoriser la prise de parole et l’implication des participants dans le co-design du projet. Cette implication s’explique par le fait que les méthodes visuelles offrent la possibilité aux participants de s’exprimer à partir de plusieurs matériaux qu’ils peuvent mobiliser de manière libre. Cette approche nous a permis de saisir les craintes, les attentes et les aspirations des parties prenantes, pour pouvoir proposer les solutions les plus adaptées.

L’apport du design et des SHS au champ de la santé et du prendre soin permet de prendre le temps, avec des méthodes sensibles, qualitatives et participatives de comprendre les contraintes et les représentations des parties prenantes afin d’identifier leurs points de réticence et de créer des leviers permettant d’accompagner le changement.

En acceptant les peurs et réticences des acteurs, et en se mettant à la place des principaux bénéficiaires qui vivent parfois l’innovation comme une injonction, les méthodologies qualitatives peuvent accompagner l’innovation en matière de santé pour acculturer les professionnels et les patients à l’intelligence collective basée sur des méthodes créatives, mais aussi à l’usage du numérique en santé qui s’inscrit dans une éthique créative des technologies.